Laissons les jouer !

Publié le 27 Mars 2024

Bonjour,

 

Il y a quelques semaines, nous avions sorti le playmaïs pour que les enfants l'utilisent (à peu près) comme il est prévu de le faire, c'est-à-dire avec de l'eau, pour le coller sur des feuilles ou coller les morceaux entre eux.

Sans que nous en apercevions, les enfants ont déplacé le playmaïs au coin dinette, et il s'en est suivi un long temps de jeu d'imitation et de transvasements entre plusieurs enfants, dans le plus grand des calmes, chacun remplissant ou vidant assiette, verres, casseroles, mettant au four, etc.

Ceci montre la grande capacité des enfants à détourner les objets ou les propositions pour aller vers quelque chose qui correspond mieux à leurs intérêts, envies, besoins du moment.

 

Pour quoi je raconte cela ?

Parce que l'observation nous guide dans nos propositions aux enfants, et nous permet de lâcher prise sur des idées toutes faites que nous avons parfois (souvent ?) comme "le playmaïs ça s'utilise comme ça" et/ou "Une chaise c'est fait pour s'asseoir !" (super album jeunesse !)

Depuis cette observation, nous nous sommes autorisées à laisser du playmaïs au coin dinette, parce que c'est intéressant, tout simplement ! Et que nous n'avons pas besoin de dire aux enfants comment l'utiliser.

"La chaise Bleue" de Claude Boujon

D'autre part, hier nous avons proposé un atelier avec des bouchons de liège, des bouchons plastiques de différentes tailles et couleurs, des pinces à linge en bois, et du playmaïs, ainsi que divers contenants et des grandes cuillères.

L'idée, c'était de voir comment les enfants se saisiraient de cette proposition, et ce que cela produirait en termes de manipulations, d'échanges, d'interactions, etc.

 

Pour cela, quelques conditions sont essentielles concernant notre place et notre rôle de professionnelles :

  • Ne pas induire quoique ce soit, c'est-à-dire, laisser vraiment les enfants manipuler comme ils souhaitent, sans montrer, sans dire, sans guider, sans objectif de leur "apprendre" quelque chose.
  • Toujours se rappeler que "L'enfant apprend en jouant, mais il ne joue pas pour apprendre".
  • Ne pas intervenir (ça va avec le reste) dans les manipulations, les interactions, etc
  • Moins parler (ça va avec aussi), parce que nous adultes, nous commentons beaucoup trop les actes des enfants, et nous interprétons parfois/souvent à tort. On peut simplement répondre à leurs sollicitations, ou poser des questions si nécessaires. Et on constate que ça change beaucoup de choses.
  • On reste présent aux enfants, connecté à eux, on veille sur eux (sécurité physique et affective). Les enfants sont très sensibles à cela, certainement plus que des paroles.
  • On a confiance en eux, en leurs capacités

 

Au final, cet atelier s'est avéré extrêmement intéressant. Des enfants entre 15 mois et 3 ans sont venus expérimenter.

Ils ont beaucoup joué, de plein de manières différentes. Ils étaient calmes et très absorbés par ce qu'ils faisaient.

Selon les âges et le niveau de développement, les manipulations étaient différentes.

Nous avons pu observer en vrac, et nous en oublions sûrement :

-De la curiosité

-De la motricité fine

-Des activités de tris

-Des transvasements

-Des interactions calmes entre les enfants : des capacités à gérer les conflits, à négocier, à communiquer (habiletés sociales)

-De la concentration

-De la persévérance (pas d'énervement dans les tentatives, les essais)

-De l'observation (regarder l'objet, regarder ce que fait l'autre, comment il fait, par ex)

-De la réflexion

-Des temps de jeu à 2 ou 3, de coopération (compétences relationnelles, socialisation)

-Des temps de jeu en solitaire

-Des temps de jeu long

Ce type d'atelier, si on respecte les conditions concernant notre place de pro, est d'une richesse incroyable, et extrêmement satisfaisant tant pour les enfants que pour les adultes : des enfants heureux et libres d'agir, des adultes rassurés et tranquilles.

 

Cela montre aussi qu'avec peu de choses, et sans préparation ou organisation très compliquées, on a une activité respectueuse des enfants, de leurs envies, de leur niveau de développement. On ne leur "fait pas faire" quelque chose : ils font. On propose, ils disposent.

 

Tout cela est illustré ci-dessous par d'autres photos prises hier matin pendant l'atelier.

 

Belle journée !

Laissons les jouer !
Laissons les jouer !
Laissons les jouer !
Laissons les jouer !
Laissons les jouer !
Laissons les jouer !
Laissons les jouer !
Laissons les jouer !
Laissons les jouer !
Laissons les jouer !
Laissons les jouer !
Laissons les jouer !
Laissons les jouer !
Laissons les jouer !
Laissons les jouer !
Laissons les jouer !

Rédigé par Ram Api Issoire

Publié dans #pedagogie

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