Jouer librement...grâce à l'attention de l'adulte.

Publié le 24 Octobre 2016

Bonjour,

 

Cet article fait suite à un précédent intitulé "Jouer librement", dans lequel je rappelais l'importance du jeu libre dans le développement du jeune enfant.

Pour le compléter, je voudrais mettre l'accent sur quelque chose que je n'ai pas évoqué à propos du jeu libre, et qui est primordial pour nous, équipe du RAM, et pour tous professionnel.le.s de la petite enfance :

Il s'agit du regard de l'adulte, lors du jeu (ou de l'activité) libre de l'enfant.

En effet, lors de son activité, de ses jeux, le jeune enfant a besoin de se sentir regardé, soutenu par l'adulte, à qui il est "confié", et en qui il a besoin d'avoir "confiance". Il a besoin de sentir qu'il compte et qu'il est important aux yeux de l'adulte qui s'occupe de lui.

Cela participe à la construction de l'estime de soi, au renforcement de sécurité intérieure, et paradoxalement, à une meilleure capacité de l'enfant à pouvoir jouer seul.

Donc, lorsqu'on dit "regard", cela ne veut pas dire que le-la professionnel.le regarde l'enfant et/ou se trouve à côté de lui tout le temps. Ce serait d’ailleurs contradictoire avec les propos précédents. L'enfant a besoin aussi d'espace pour pouvoir jouer librement, sans la présence de l'adulte.

Cela veut plutôt dire que l'adulte porte constamment en lui, la préoccupation sincère et authentique de l'enfant pendant le temps où il l'accueille, et ce même s'il n'est pas présent physiquement auprès de l'enfant qui joue. Il peut être simplement à portée de voix, par exemple. (Cependant, des allers-retours réguliers, quelques mots rassurants et encourageants donnent à l'enfant la certitude qu'il peut compter sur cet adulte.)

Même si, l'enfant qui joue tranquillement permet au professionnel.le de pouvoir faire autre chose, comme s'occuper d'un autre enfant, ranger, échanger avec un.e collègue..., cela ne signifie pas qu'on "l'abandonne", ou qu'on le "laisse se débrouiller" (comme on l'entend parfois).

 

En effet, faire autre chose ne pose pas véritablement de problème, tant que l'adulte en question reste, en quelque sorte, "connecté" à l'enfant. C'est à dire, qu'il continue d'en avoir la préoccupation, et qu'il le montre d'une façon ou d'une autre à l'enfant.

Et à condition aussi que ce ne soit pas sur des temps trop longs, car, pour un très jeune enfant, l'absence prolongée de la personne qui s'occupe de lui peut provoquer un sentiment d'insécurité : il va le chercher du regard (pour un bébé qui ne peut pas se déplacer, par exemple), il va arrêter son jeu, et sans doute se mettre à pleurer.

Si les absences sont répétées et/ou prolongées, l'enfant peut se sentir abandonné, ou ne pas/ne plus se sentir important aux yeux de l'adulte qui s'occupe de lui.

Ainsi on peut voir certains enfants qui, lorsqu'ils sont "déconnectés" de l'adulte, se mettent à faire "n'importe quoi", tout et rien à la fois, leur activité devient désorganisée, car ils n'ont plus cette attention qui permet de les contenir.

 

Aussi, pour les professionne.le.s, il s'agira  de savoir doser entre observation de l'enfant, présence discrète, ou au contraire contact rapproché lorsque c'est nécessaire, paroles rassurantes et encourageantes à distribuer régulièrement...

Ajoutons à ces attitudes professionnelles un intérêt profond pour ce que fait l'enfant, et nous assurons à ce dernier sécurité physique et affective, indispensables à une activité riche et sereine.

Pour nous aider, nous pouvons garder en tête cette simple question, à se poser entre différents temps de jeu de l'enfant :

"Ce moment (au parc, au Ram, à la maison, à la pâte à modeler, à la semoule, au coin voiture, dans le jardin...), qu'est que je peux en dire ?"

Si, lorsque nous nous posons cette question à propos de l'enfant (ça marche pour n'importe quel moment de la journée), nous n'avons pas ou très peu de choses à en dire (pour nous-mêmes, mais aussi pour les parents...), c'est très certainement que nous n'étions pas suffisamment "connecté.e.s" à l'enfant, et que nous avons loupé quelque chose !

C'est une question qui peut nous guider, afin de pas perdre de vue l'attention que nous devons porter à l'enfant.

Ci-dessous, le premier article sur le jeu libre.

 

Belle journée !

Rédigé par ram issoire communauté

Publié dans #pedagogie, #ca peut vous interesser

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